Initialement développé pour coacher des cadres dirigeants de sociétés françaises installés à l’étranger, le coaching à distance s’est avéré très intéressant pour répondre à des problématiques de lieux éloignés et de gestion d’agendas complexes. Aujourd’hui il se développe du fait de l’accroissement des nouveaux modes de travail, de la mondialisation et de la transversalité géographique des responsabilités.

Regard issu de nos expériences :

Les différentes Fédérations de coaching (ICF, EMCC, SFC) précisent à travers leur définition du métier de coach les compétences permettant l’évolution des personnes. Toutes citent l’importance du Levier Relation comme levier fondamental, la qualité de la communication coach-coaché étant un prérequis à la réussite des missions.

  • La communication s’exerce par un ensemble de canaux qui regroupe la communication verbale exprimée par le contenu et la communication non verbale qui s’exprime dans le rythme, le ton de voix et l’ensemble des expressions comme le regard, la gestuelle, les postures et mimiques qui donnent d’autres informations (état émotionnel, connexion à l’autre) A distance, ces expressions sont moins visibles ou “entendables”  et peuvent induire une perte de certains éléments de communication avec le risque d’appauvrir ce levier communication.
  • Pour certains coachés, la connexion au coach est particulièrement importante pour se sentir en confiance : nous entendons par là certains coachés qui ont plus que d’autres, besoin d’une relation face à face par leur personnalité ou parce qu’ils traversent un moment difficile et recherchent d’abord de l’empathie qui, selon leur croyance, s’exprimera mieux en face-face.
  • Paradoxalement, dans les cas de coachings prescrits à des personnes peu en demande, le coaching à distance peut favoriser leur stratégie d’évitement. Ce procédé va leur faciliter la tâche car il est plus facile de reporter une séance en ligne.
  • Il faut également souligner que le coaching est aussi un “temps pour soi” comme en témoignent de nombreux managers et cadres dirigeants ; se déplacer, changer de cadre, oblige certaines personnes à bloquer un vrai temps pour eux dans l’agenda, ce qui participe à les ressourcer, les aider à la prise de recul et parfois à être plus créatifs dans leur modes de pensées : ils auront commencé par changer de lieu !

Et pourtant, on constate que le coaching à distance fonctionne très bien dans les conditions suivantes :

  • Une bonne et rapide relation de confiance entre le coaché et son coach s’est instaurée dans la première rencontre de sélection.
  • Un bon matériel de connexion, téléphonique ou informatique ; certaines plateformes se développent, avec partage de contenus et peuvent être intéressantes. Notre approche est de ne pas mutliplier l'envoi de documents pour laisser le coaché cheminer dans une réflexion personnelle.
  • Dans les coachings à visée opérationnelle rapide, concernant par exemple la mise en oeuvre d’actions, pour des débriefs de situations expérimentées qui sont simples à aborder et à traiter en coaching à distance.

Dans les accompagnements relativement structurés, s’appuyant sur des documents comme les bilans dynamiques de carrière, etc.

  • Nous constatons également que certains coachés ont plus de facilités à se “livrer” sans l’image et préfèrent l’intimité de la conversation téléphonique ou online, ce qui rend le non présentiel facilitateur pour ceux-ci.

Conclusion : le commanditaire et prescripteur doivent réfléchir au besoin du coaché et vérifier après la première mise en contact coach-coaché que le principe est approuvé par le coaché et qu’une bonne relation de confiance s’est déjà instaurée, si possible en présentiel dans la 1ere séance.

L’alternance présentiel/online une fois sur deux donne de bons résultats grâce à une alternance de styles de séances. Nous recommandons dans l’idéal un premier rendez-vous face/face. Une réunion de tri-partite entre le commanditaire, le coach et son coaché doit également se tenir, online ou en présentiel selon le choix effectué.

Vigilance à avoir sur l’engagement des deux parties dans la durée : Plus facile à caler, ce rendez-vous est également plus simple à reporter dans le temps, ce qui peut avoir à terme un impact sur le niveau d’engagement. Notre conseil est de préciser cet engagement dans la tri-partite de démarrage et dans  le contrat.